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Courriers |
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Les courriers de Léon Payan adressés à l'abbé Jaffrain, Chanoine Honoraire, Recteur de Pléneuf, nous éclairent sur le fonctionnement de l'atelier à plusieurs titres. Il ont été écrits à l'occasion du projet puis de la réalisation des vitraux de l'église de Pléneuf. Cette correspondance, s'étend de novembre 1902 à août 1911, c'est relativement long, mais cela s'explique par la difficulté qu'a eu le Recteur à réunir les fonds nécessaires à son projet. Il y a un courrier en 1902, un en 1903, puis quatre en 1909 et dix en 1911. Nous ne disposons pas des courriers écrits par le Recteur, dans ses courriers l'abbé à du exprimer son besoin en matière de représentation puis faire des remarques sur les propositions du peintre verrier. Ces remarques ont pu aussi être faites directement sur les maquettes qui ne nous sont pas parvenues. Toutefois, l'ensemble annoté et conservé par L'abbé, est cohérent.
Les courriers sont actuellement conservés aux archives de l'évéché de St Brieuc, nous avons pu les consulter et photographier en juillet 2007. Nous remercions M. Yves Marie Erard responsable des archives, pour son aimable accueil. Service des archives, Evéché de Saint Brieuc et Treguier, 10 rue Jean Métairie BP 4224 22042 Saint Brieuc Cedex 2 http://saintbrieuc-treguier.catholique.fr/Archives-diocesaines
Les courriers débutent à la fin de l'année 1902, juste après que François Haussaire ait repris les parts de J. Guyonnet dans l'atelier. Lls finissent au milieu de 1911, lorsque Léon Payan décide de fermer son atelier... les enveloppes et papiers à entête illustrent les évolutions de l'atelier.
le 1er courrier, du 25 novembre 1902, illustre la succession entre J Guyonnet et François Haussaire. L'atelier fait référence à celui d'Henri Mathieu, qu'a repris Léon Payan. ( Les récompenses aux expositions sont celles qui ont été obtenues par l'atelier de Henri Mathieu... )
Le 2e courrier, du 28 décembre 1903,
François Haussaire a recentré son activité sur de l'atelier de Reims en 1905 à la suite de du décès de Ernest Haussaire... Une autre catastrophe va changer le cours des choses pour les peintres verriers: la loi sur la sépration de l'Eglise et de l'Etat prive de leur moyens les recteurs et par conséquent les fabricants d'arts religieux de clients...
En 1906 , Léon Payan ouvre un atelier à Jonville-le-Pont où les loyers sont moins élevés...
Les contenus des courriers nous éclairent sur le projet de vitraux de l'abbé Jaffrain, sur les prix pratiqués par le maître verrier, et sur ses difficultés après 1905.
Le premier courrier du 25 novembre 1902, fait suite à la visite rendue par Léon Payan au Recteur qui l'avait contacté lorsqu'il préparait les projets de vitraux de Lamballe et des Cordeliers de St Brieuc. Léon Payan propose deux projets, pour la réalisation des vitraux des 16 fenêtres de la nef: une maquette est jointe au courrier prenant comme exemple la remise des clefs à Saint Pierre. Chaque vitrail mesurera 2.15 m². Le 1er propose la scène "encadrée dans une riche architecture romane, en donnant une grande imporance au sujet et ayant les personnages les plus grands possibles" pour le prix de 380 francs par fenêtre. Le 2e propose la scène " encore plus importante, encardée dans une riche mosaïque romane, et surmontée d'un ange tenant un texte et un attribut se rapportant à la scène représentée" pour le prix de 425 francs par fenêtre. Le maître verrier garantit "une exécution artistique de premier ordre" et indique: "Mr Le Guerranic, l'émminent architecte de St Brieuc peut vous donner à ce sujet toutes références désirables".
Le 2e courrier du 28 décembre 1903, est un rappel des services proposés par le maître verrier. Léon Payan adresse ses bon veux à l'abbé, et en profite pour formuler un voeux interessé, en souhaitant que le Recteur puisse lui confier la réalisation des vitraux de son église. _ Ce n'est pas que le Recteur hésitait à réaliser son projet de vitraux , mais plutôt qu'il ne parvenait pas à lever les fonds nécessaires. Léon Payan lui confirme ce qu'il proposait dans sa premiere lettre: les prix comprennent l'acheminement en gare de Lamballe, la fourniture des grillages de protection sur cadre en fer et la pose. Il ne resterait à charge du Recteur que le transport depuis la gare et les services d'un maçon pour les éhaffaudages et les calfeutrements. ________________________________
Le Recteur reprend contact en septembre 1909... Léon Payan lui répond par un courrier (le 3e) du 22 septembre 1909.
Léon Payan précise au Recteur ce qui l'a amené à déménager son atelier en banlieu parisienne...
Le Recteur opte pour le 2e projet mais négocie le prix (400 F au lieu de 425 F)...
soit 6400 F l'ensemble au lieu de 6800 F.
Léon Payan lui propose de "faire la moitié du chemin" et demande 6600 F pour l'ensemble.
( Le recteur annotera au crayon le courrier d'un "accordé" sous le prix remisé.)
Vient ensuite la proposition de règlement selon plusieurs échéances suivant l'avancement du projet. (ce que le recteur n'acceptera pas...)
Léon Payan assure de nouveau qu'il prendra grand soin à l'exécution des travaux, et précise que la maquette de chaque vitrail sera envoyée au Recteur pour critique jusqu'à validation.
Viennent ensuite les salutations d'usage!
Le 4e courrier du 7 octobre 1909: Léon Payan finit par accepter les conditions de règlement selon les désirs du Recteur. Les travaux d'étude et de réalisation des mosaïques commenceront dès la commande acceptée, et simultanément le peintre verrier étudiera et dessinera les maquettes des scènes des 16 vitraux en fonctions des thèmes demandés par le Recteur. Léon Payan promet la fin des travaux pour la fin 1910 ou au plus tard pour mars 1911. Le règlement sera fait en deux fois: un acompte à la commande de 600 F et le solde (6000 F) en Juillet 1911! Ces conditions sont trés contraignantes pour le peintre verrier qui se trouve dans l'obligation de financer la quasi totalité du projet et d'accepter en plus de n'être payé que 4 mois après la fin des travaux. Le manque de travail chronique de cette période le force à accepter cette contrainte. Le Recteur doit aussi avoir ses contraintes, il est vraissemblable qu'il n'ait pas les fonds nécessaires pour accepter les paiements échelonnés demandés par Léon Payan.
Le 5e courrier du 11 octobre 1909: Léon Payan accuse réception de la commande des deux maquettes des décors en mosaïque validées et du programme des 16 vitraux demandé par l'abbé Jaffrain.
Le 6e courrier du 5 novembre 1909: Ce courrier accompagne un paquet en recommandé,
contenant deux nouvelles maquettes et les croquis des scènes des huit vitraux représentant la vie de Saint Pierre. Une des maquettes représente la remise des clés, traitée en couleurs pour donner un exemple du rendu des scènes.
Il y a sûrement eu ensuite un 2e envoi similaire pour les huit autres vitraux, illustrant la vie de saint Paul... L'année 1910 sera consacrée à la réalisation des 16 vitraux.
C'est le seul chantier connu (de l'auteur de cette étude) de la pèriode de 1906 à 1911 durant laquelle Léon Payan gére seul l'atelier de Joinville-le-Pont. Le plus probable est que l'activité de 1906 à 1909 se soit orientée pour l'essentiel vers le vitrail civil...
Les courriers reprennent en 1911; l'abbé Jaffrain devant s'inquiéter de l'avancement de travaux... Léon Payan lui écrit le 21 Février 1911:
Il lui confirme que ses vitraux seraient livrés avant Pâques et posés au plus tard le 29 Mars.
Dans le même courrier il fait mention de son état de santé précaire.
La lettre suivante date du 23 mars:
Elle annonce que les vitraux sont expédiés et que le poseur arrivera le 29 mars à Pléneuf...
Le courrier du 1er mai 1911, est la facture des vitraux réalisés et posés.
On y trouve une note du Recteur, qui révèle le 17e vitrail, commandé et payé par le Recteur sur ses fonds propres...
Le courrier du 5 Mai 1911, nous éclaire sur le 17e vitrail. L'abbé Jaffrain voulait que soit placé derrière l'autel, un nouveau vitrail, le vitrail du Sacré Choeur, son vitrail ! Il le finance donc lui-même et pour une fois, ne négocie pas le prix, et même "accorde" 600 F quand le maitre verrier lui demande 550 F !
Léon Payan débute la lettre en informant une nouvelle fois l'abbé Jaffrain de son état de santé; il est probable que le Recteur aurait voulu que le maitre verrier fusse présent à Pléneuf à Pâques pour la présentation des vitraux à ses paroissiens. Le peintre verrier indique qu'il se soigne à Luxeuil les Bains et qu'il est dans l'impossibilité de voyager...
En fait, Léon Payan est à Luxeuil-les-Bains depuis le début de 1911, comme en témoigne les oblitérations des enveloppes des précédents courriers. le dernier courrier de 1909 le premier courrier de 1911
Léon Payan connait la station thermale depuis longtemps comme curiste, mais ce n'est pas seulement son état de santé qui l'y maintient depuis plusieurs mois...
Faute de travail suffisant pour maintenir l'atelier à flots, et après 5 ans de lutte, Léon Payan quitte l'art du vitrail et le dessin. Il change complètement d'activité en saisissant une occasion qui se présente à lui, et devient Directeur de la station thermale de Luxeuil-les-Bains !
Le courrier du 21 Juin 1911: Le maître verrier remercie le Recteur pour l'acompte versé, et le prévient de la difficulté à finir son vitrail avant le 21 juillet. Léon Payan, toujours dans l'imposibilité de voyager, propose que le Recteur règle par traites les 5545 F restants.
Le courrier du 11 Juillet 1911:
(en réponse à une lettre ou le Recteur doit compatir à ses soucis de santé et s'inquiéter pour son avenir ?)
(Si la nouvelle activité de Léon Payan lui assure un revenu plus stable que son art, il vit ce renoncement comme un drame. Il ne voit plus comment il pourrait encore exercer ses activités de dessinateur et peintre verrier) Le courrier du 17 Juillet 1911, accuse réception du solde des 16 vitraux, annonce la livraison du 17eme, et confirme l'arrêt de l'activité du peintre verrier.
Le courrier du 29 juillet 1911, demande au Recteur de prévenir par dépêche de la réception du dernier vitrail, afin d'envoyer le poseur.
Le courrier du 04 août 1911, prévient du départ du poseur et demande que le règlement soit envoyé directement à Luxeuil à réception de la facture.
Le courrier du 21 Aout 1911,
termine la correspondance par la facture du dernier vitrail...
Mais ...
Mais l'histoire que nous raconte cette correspondance n'est pas tout à fait finie... Le dernier épisode se trouve sur le vitrail lui-même, le dernier vitrail de Léon Payan, => Le vitrail du recteur. <= >Retour< (page accueil) >Retour< (page Pléneuf )
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